Nous avons réalisé cette installation du 9 au 16 septembre 2012 sur la Digue du Large. Une semaine face à la mer, ivres de vent et de soleil, à poser ensemble ce geste dérisoire et magnifique. L’œuvre a résisté à un mistral de force 9, mais pas à quelques mains humaines. Nous n’avons vu de notre ouvrage que ce que nous vous donnons à voir ici. à peine achevée, l’installation fut détruite par un passant de la Digue et pas une feuille d’or ne fut retrouvée alentour ! Nous ne saurons jamais ce qui lui déplut tant, ou peut-être ce passant s’est-il pris au jeu de l’œuvre, y voyant là un matériau de valeur ? L’enquête fut vivement menée au sein du Port et restera sans réponse : qui a volé l’or d’Afrique ? c’était bien la question posée, me dit-on simplement au secrétariat du service de sécurité… Les deux jours qui suivirent, nous avons à nouveau recouvert quelques blocs avec ce qui restait d’adhésif, pour enfin apercevoir depuis la mer, lors d’une promenade en bateau, les éclats de lumière d’Or d’Afrique…
Projet en dérive
Mirages / Sarab
2025
Plexiglas
Dans la série d’œuvres Sarab (2025), la relation au réel devient plus abstraite, philosophique et conceptuelle, car elle renvoie à la fois à la symbolique de prédiction de l’avenir et à l’architecture dans ses dimensions fonctionnelles et discursives. La disposition de cet ensemble de sculptures d’échafaudages, réalisés à l’échelle de maquettes en plastique translucide, invite le public à déambuler entre les éléments, offrant une expérience à la fois "féerique et inquiétante". Le volume que constitue chaque œuvre repose sur une trame géométrique unique, constituée d’un seul matériau, avec un façonnage minimal. Les baguettes de plexiglas, agencées verticalement et horizontalement, forment une structure squelettique géométrique au sein de laquelle apparait, de manière diffuse, la silhouette du continent africain, tel un mirage.
"L’Afrique est autre chose qu’un modèle sur lequel on peut travailler. Et des Afriques, il y en a partout dans le monde, au-delà du sens politique. Je ne travaille pas dans une démarche politique, ni dans une logique de gestion territoriale. Non. Je travaille sur des exemples. Dans mon imaginaire, l’amulette, c’est nous. Nos vies sont perméables aux influences qui nous viennent des plantes, des animaux, de l’air, de l’espace, du cosmos. Contrairement à d’autres régions plus ‘expertes’ et moins en phase avec l’échelle de la vie" (HD)
(Extrait du texte de Abdallah Karroum pour l'exposition Poem)
