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Portraits de famille I (Avec les yeux d'un autre)

Weeshuis - Regentkammer

Schiedam (Rotterdam - Hollande)

Novembre-Décembre 2001

 

Série de 19 portraits

Crédit photographique : Sjef Van Duin

Installation des objets : Hassan Darsi

 

Le premier portrait de famille a été réalisé en janvier 2000 dans un studio de photographie populaire casablancais, sur la Route d’El Jadida. Ce studio était composé d’une banquette de velours rose et de bois doré, de tentures rouges, d’un tapis au motif d’arabesque floral, d’un bouquet de fleurs en plastique poussiéreux ; posées sur une tablette-miroir quelques brosses en plastique, accrochées au mur des cravates bigarrées. Des posters, fond du décor, sont offerts au choix du client. Le studio du quartier est aussi le seul lieu populaire pour voir des photographies. Celles-ci s’accumulent sur les murs, sur les comptoirs et dans les vitrines. Du noir et blanc, du sépia, de la couleur, des petits formats, des grands formats, des cadres en bois brut, gravés, peints, argentés, dorés… Les décors comme la scénographie de l’ensemble changent selon la circonstance, les saisons, le moment à célébrer… Et tout ce va et vient constant de visages qui se croisent au studio. Et c‘est ce tout qui m’intéresse, plus que la photographie elle-même. Peu importe qui fait la photographie. Peu importe si le photographe de la série casablancaise utilise des films russes périmés achetés au marché noir. Peu importe si les portraits du souk, là ou tout repérage est superflu, sont submergés par le soleil plombant de midi. Aucun portrait n’existe par lui-même. Chaque portrait existe par la série et son contexte particulier, et chaque série fait écho aux autres séries par une juxtaposition d’histoires humaines, différentes, et parfois tragiquement identiques, comme celles des mendiants du souk et des familles sud-africaines qui portent encore les séquelles du régime de l’Apartheid.

 

Hassan Darsi, Casablanca, décembre 2008.

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