Nous avons réalisé cette installation du 9 au 16 septembre 2012 sur la Digue du Large. Une semaine face à la mer, ivres de vent et de soleil, à poser ensemble ce geste dérisoire et magnifique. L’œuvre a résisté à un mistral de force 9, mais pas à quelques mains humaines. Nous n’avons vu de notre ouvrage que ce que nous vous donnons à voir ici. à peine achevée, l’installation fut détruite par un passant de la Digue et pas une feuille d’or ne fut retrouvée alentour ! Nous ne saurons jamais ce qui lui déplut tant, ou peut-être ce passant s’est-il pris au jeu de l’œuvre, y voyant là un matériau de valeur ? L’enquête fut vivement menée au sein du Port et restera sans réponse : qui a volé l’or d’Afrique ? c’était bien la question posée, me dit-on simplement au secrétariat du service de sécurité… Les deux jours qui suivirent, nous avons à nouveau recouvert quelques blocs avec ce qui restait d’adhésif, pour enfin apercevoir depuis la mer, lors d’une promenade en bateau, les éclats de lumière d’Or d’Afrique…
Projet en dérive
Jetée en or
2011
Al Maaden - Marrakech
Hassan Darsi prolonge avec la « Jetée en or » ses « Applications dorure », une série d’œuvres et d’interventions initiées en 1999.
L’installation imaginée pour le site de Al Maaden à Marrakech, constituée d’une cinquantaine de cubes dorés, est la transposition d’une jetée maritime qui vient rehausser l’océan de verdure constituant l’étoffe même du site. Une jetée, comme un collier d’or, déposée à la lisière de l’étendue gazonnée, qui vient souligner la fragile jonction avec les îlots de terre, tantôt dénudés, tantôt plantés. Une jetée qui vient préserver à la fois l’un et l’autre, en épousant leurs courbes apaisées. Une jetée comme évocation d’un élément marin absent, comme une invitation au rêve et au voyage…
Un dispositif lumineux vient prolonger à la tombée de la nuit cette jetée dorée en même temps qu’il en souligne la trajectoire en la signalant, à l’instar d’un phare terrestre qui épouse le rythme naturel du jour et de la nuit sur le site. La journée, les cubes dorés proposent une déambulation rythmée par un jeu d’ombres et de lumière solaire. Le soir, un chemin lumineux donné par le phare signale la lisière et offre à la dorure une nouvelle robe de lumière.
En superposant ces deux univers, Hassan Darsi ajoute une dimension poétique à la lecture et à la perception du site, en même temps qu’il en souligne les lignes et les ruptures.
(Florence Renault)