Nous avons réalisé cette installation du 9 au 16 septembre 2012 sur la Digue du Large. Une semaine face à la mer, ivres de vent et de soleil, à poser ensemble ce geste dérisoire et magnifique. L’œuvre a résisté à un mistral de force 9, mais pas à quelques mains humaines. Nous n’avons vu de notre ouvrage que ce que nous vous donnons à voir ici. à peine achevée, l’installation fut détruite par un passant de la Digue et pas une feuille d’or ne fut retrouvée alentour ! Nous ne saurons jamais ce qui lui déplut tant, ou peut-être ce passant s’est-il pris au jeu de l’œuvre, y voyant là un matériau de valeur ? L’enquête fut vivement menée au sein du Port et restera sans réponse : qui a volé l’or d’Afrique ? c’était bien la question posée, me dit-on simplement au secrétariat du service de sécurité… Les deux jours qui suivirent, nous avons à nouveau recouvert quelques blocs avec ce qui restait d’adhésif, pour enfin apercevoir depuis la mer, lors d’une promenade en bateau, les éclats de lumière d’Or d’Afrique…
Afrique en chantier s’impose dans l’espace comme un échafaudage d’entrelacs de bois dont une densité partielle soulignée d’or laisse deviner les contours du continent africain. Une œuvre qui prend sa source dans l’appartenance africaine du Maroc et qui emprunte des éléments récurrents du travail de l’artiste, la couleur or, pour sa portée emblématique et son impact signalétique, l’architecture et la dimension d’échelle, pour sa référence au processus de création. LeGabarit et la série d’Ardoises se déploient sur les murs de l’espace comme des travaux préparatifs d’Afrique en chantier. Ils installent l’œuvre au delà de sa monumentalité, au delà de sa dimension de construction en cours, et d’inachevé. Le Gabarit, qui est l’outil de fabrication des grilles de l’échafaudage de l’œuvre, porte 100 mots gravés sur des « amulettes » en bois arrimées aux repères d’alignement. 100 mots, pour dire les désirs et les rêves des peuples du monde en général, et d’une Afrique en chantier, plus particulièrement. Les Ardoises reprennent le « motif »de l’échafaudage en dessin au pastel tendre blanc sur des tableaux noirs. Une réminiscence de souvenirs d’école de l’artiste, mais aussi une référence plus frontale à la transmission des savoirs qui « échafaude » notre avenir.
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